Inventaire de papillons de 2011 à Saint-Fulgence
Depuis 1981, je suis ornithologue chevronnée. Je ne faisais que ça, observer les oiseaux. À partir de mon ancienne résidence à Saint-Fulgence, je pratiquais des inventaires d'oiseaux, jour et nuit (migration nocturne à partir des cris d'oiseaux). Puisque je demeurais le long d'un corridor migratoire majeur le long du fjord du Saguenay, j'étais consacrée à l'observation de la faune ailée avec une grande intensité. J'ai contribué à beaucoup de découvertes.
Tout cela pour vous mettre en contexte de qui je suis. Un jour, j'étais dans la maison lorsque j'ai aperçu par la fenêtre un papillon sombre atterrir violemment sur la galerie. Je me suis immédiatement rendue pour voir ce que c'était. Par toute vraisemblance, c'était un Amphion floridensis, un sphinx inconnu de moi. Dans les faits, il ne s'agissait que d'une deuxième mention dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. La première mention avait été signalée tout juste une semaine avant la mienne par un ami ornithologue-entomologue.
Il y a toujours une espèce quelconque, un cadeau de bienvenue en quelque sorte, qui déclenche des passions. Dans mon cas, ce fut le Sphinx de Nessus qui a déclenché chez moi une grande curiosité de connaître davantage les papillons. Suite à cette découverte, j'ai inspecté à tous les jours les lilas qui étaient dans ma cour. De là, d'autres espèces de sphinx ont été observées. Et de là, j'ai installé un drap et une lumière de garage près de la galerie. C'était des installations très rudimentaires. Cependant, c'était suffisant pour me donner la « drive » de recenser les papillons nocturnes. À mon adolescence, j'avais déjà fait une collection de papillons diurnes et de quelques nocturnes. Mais mon expérience n'a pas duré longtemps. Mais là, j'étais prête pour du long terme.
C'est à partir du début juin 2011 que j'ai commencé à recenser les papillons diurnes et nocturnes. Ma caméra n'était pas de très bonne qualité, mais quand même, j'ai fait mon possible avec les moyens du bord. Il faut savoir que c'était le début de l'air numérique et que la qualité des caméras a vite évolué dans le temps.
Il faut me connaître pour savoir que je suis une femme d'inventaire. Mon point fort est de faire des inventaires d'oiseaux et de papillons sur place. Et je m'y consacre entièrement lorsque je suis engagée. J'ai le temps de faire cela car je n'ai pas d'enfants et une vie sociale très limitée. Et comme je ne suis pas sur le marché du travail, mon loisir est devenu mon travail, un travail scientifique fait avec rigueur.
Puisque je ne connaissais pas beaucoup les espèces de papillons nocturnes de ma région et du Québec, j'ai acheté le guide Handfield. Ensuite, j'ai eu le privilège d'avoir pu correspondre avec Louis Handfield pour fins d'identification des macro-papillons. C'est grâce à lui et à sa patience que j'ai pu évoluer dans ce domaine. Mais j'ai mis des bouchées doubles pour apprendre. Je suis toujours en apprentissage. Il faut donc comprendre que durant la première année d'inventaire, je photographiais un peu de tout sur mon drap la nuit et dans ma cour le jour. Les observations sont purement photographiques. Je n'ai pas de collections ni fait de récoltes. Les photographies des différentes espèces ne reflètent que la présence donnée au cours de l'été, sans plus.